La solitude des nombres premiers, de Paolo Giordano
Si j’ai choisi ce livre, c’est avant tout à cause du titre. Mon esprit « matheux » ne pouvait pas passer à côté. La quatrième de couverture a su hurler à mon portefeuille de lâcher quelques deniers…
Dès les premières pages, l’auteur sait nous mettre mal à l’aise en nous racontant les secrets inavouables de ses personnages. On fait donc connaissance avec Alice puis Mattia. Ces deux adolescents sont très différents, et pourtant très liés par leurs blessures invisibles. On suit leurs parcours dès leur plus jeune âge. Elle est anorexique, lui un génie des mathématiques (et passionné par les zéros de la fonction de Riemann pour ceux qui connaissent).
Passé ce sentiment étrange, je me suis complètement plongée dans ce livre, et j’ai eu du mal à en ressortir. Je tournais les pages sans même m’en rendre compte, c’était d’ailleurs très surprenant. Je me suis complètement laissée porter par l’histoire, je n’ai pas cherché à anticiper, et c’est probablement ce qui m’a permis d’apprécier ce livre à sa juste valeur.
J’ai pris soin de lire les passages traitant de mathématiques, certains plus judicieux que d’autres. Le seul point qui m’ait dérangée tout au long du livre, c’est le style de narration. L’absence de signe de dialogue ainsi que le style indirect m’ont causé quelques tors… C’est, il me semble, le seul reproche que je puisse faire.
J’ai le sentiment d’avoir lu une histoire bancale, et pourtant… Je la trouve à l’image de ces personnages attachants malgré la distance qu’ils s’efforcent de garder avec les autres.
Je ne m’attendais pas à ce genre d’histoire, mais la surprise a été bonne. La manière détachée dont l’auteur nous raconte ses personnages y est probablement pour quelque chose. Visiblement, le livre a été adapté au cinéma. Je pense que je jetterai un œil au film, par curiosité.
Des fois, le hasard fait bien les choses. Cette fois-ci, je suis contente.
